Dermite estivale

Toutes les races équines sont touchées, (6% des équidés). Une prédisposition héréditaire à cette hypersensibilité dermique aux piqûres d’insectes a été démontrée, à plusieurs reprises. Souvent nous assimilons cheval islandais avec dermite estivale. Il faut savoir que l’incidence de la dermatite estivale chez les chevaux islandais nés en Europe continentale est de 5 à 10 %. Contre 30% pour les chevaux importés d’Islande.

Les coupables : Les Culcoides

Les cullcoides:

Le moucheron Culicoide est minuscule (envergure: 1 à 2 mm) mais agressif et inflige une piqûre douloureuse. Ces moucherons ne peuvent pas voler très loin ni très longtemps: au maximum 100 mètres. Ainsi leur habitat et lieu de reproduction se trouve à proximité des chevaux. Ils volent en nuée qui peut être immense et nombreuse quand les conditions sont optimales. Ils trouvent leurs proies à vue et piquent à l’endroit où ils atterrissent sur le corps du cheval (ils ne rampent pas).
Les mâles sont végétariens et inoffensifs, mais les femelles ont besoin d’une certaine quantité de sang nécessaire à la maturation des œufs.
La lumière et l’humidité de la rosée du crépuscule et de l’aube leur conviennent parfaitement, et c’est à ces périodes de la journée qu’elles sont les plus actives. Elles ne volent pas bien et aiment le calme, elles ne sortent pas par temps de fortes pluies ou de vent.

ATTENTION!

Elles attendront d’autant plus impatiemment le moment de se nourrir! De même, les moucherons se nourrissent à n’importe quel moment de la journée si le temps est calme et couvert, dissipant ainsi le mythe que les chevaux allergiques peuvent être laissés dehors sans risque dès lors qu’ils sont rentrés à l’écurie au crépuscule et à l’aube.
Si la température, l’humidité, et la lumière (la pleine lune) sont optimales, les moucherons seront de sortie même pendant la nuit.
Les Culicoides peuvent voler et se reproduire dès que les températures atteignent 12°C. Ainsi la saison de la dermite estivale peut commencer dès le mois de février et durer jusqu’au mois de novembre, voire plus tard en cas d’hiver très doux .

Les symptômes: Ils sont uniquement cutanés

– Démangeaisons intenses,
– Des pellicules.
– Du prurit,
– Des plaies crouteuses qui peuvent saigner et suinter.
– Le poil est cassé et la peau épaissie au zones de grattage,
– Des ulcérations et des infections secondaires peuvent se développer.
– Perte de poids.

Ces lésions sont principalement localisées au bord supérieur de l’encolure et le garrot, à la base de la queue et à la face ventrale de l’abdomen. Mais les démangeaisons peuvent s’étendre à toutes les parties du corps comme la croupe, les hanches, la tête, les oreilles, les membres, le fourreau et les mamelles.
Sans soins préventifs la maladie s’aggrave chaque année.

Quand ?

– De début avril a fin octobre
– Elle touche les chevaux à partir de l’âge de 2 ans.
– La première année les symptômes s’observent à la fin de l’été
– Chaque année cette allergie s’aggrave.

Traitements:

« Le succès d’un traitement dépend essentiellement du propriétaire du cheval. En effet, cette affection nécessite l’application de traitements à long terme, si pas à vie. Les traitements devraient être appliqués dans les intervalles appropriés. » D’après M. Defonseca Vétérinaire.

Traitements curatifs :

– Topiques ou traitements locaux, il existe plusieurs recettes ou produits à appliquer localement. Leur efficacité dépend de leur application, de leur durée d’action et du cheval. Exemple : Huile de paraffine, citronnelle, shampooing différentes crèmes ou lotions, etc…
– Insecticides
– Injection de cortisone. Les chevaux ont une tolérance énorme aux cortisoniques. L’idéal serait d’USER sans ABUSER.
– L’ail est un excellent répulsif.
– La désensibilisation (traitement long et couteux qui ne garantit pas le succès).
– La couverture spéciale (type Boett). Certainement le traitement le moins astreignant.
(Les antihistaminiques ne donnent pas de résultats convainquant chez le cheval, tout comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens.)
– Les injections de cortisone bloquent pendant une dizaine de jours l’effet prurit et son cycle infernal : lésions /prurit/ plaies de grattage elles même prurigineuses.

A savoir que les effets secondaires de la cortisone chez le cheval sont :

– Action sur le métabolisme glucidique, protéique et lipidique
– Dépression immunitaire
– Rarement polyurie polydipsie
– FOURBURE si surdosage et administration trop longtemps
– Cushing si administré de façon chronique

Traitements préventifs :
– Mise à l’écurie depuis l’aube et jusqu’à la tombée de la nuit.
– Ecurie hermétique au Culcoides. (moustiquaires, insecticides).
– Prairies sèches et non abritées du vent.
– Ne pas tondre la crinière ou la queue car se sont des émoucheurs naturels.
– Eviter les régimes hyperprotéiques (praires trop riches).
– Le Zinc est un oligo-élément préventif.
– L’homéopathie.
– Les acides gras sont très importants (oméga 3 et 6). Se trouvent dans l’huile de lin et l’huile de germe de blé permet de diminuer les réactions inflammatoires cutanées.

Conclusion:

La dermite estivale reste difficile à traiter. Il n’existe pas à ce jour de traitement efficace qui permet une guérison définitive.
C’est un fléau qui rend la vie des équidés atteint pénible en période de gratte. Leur soulagement dépend de l’importance que porte son propriétaire à ce problème.
Un cheval dermiteux de guérira pas, cependant ces symptômes se verront diminués une fois un traitement efficace trouvé.

« La dermatologie allergique est la science médicale la plus intéressante : le patient en meurt rarement, mais il n’en guérit jamais ».